Une navigation de plaisance plus propre ?

Le rapport, qui analyse des bateaux jusqu'à 24 mètres, est clair dans son indétermination. Il suggère uniquement des itinéraires possibles à réduire « jusqu'à 90 % » sans compromettre la distance qu'un bateau peut parcourir ni ses performances.

Nous avons essayé de comprendre quelles sont les suggestions contenues dans le rapport, utiles pour repenser le monde de la plaisance quand il y a, car elles arriveront, des réglementations plus restrictives par rapport à la liberté absolue qui règne aujourd'hui.

Les principaux points du parcours de décarbonation nautique selon les « Parcours de décarbonation pour l'industrie de la navigation de plaisance » sont :

– Des carburants plus propres immédiatement. On parle de convertir le carburant actuel dérivé du pétrole par des carburants renouvelables « drop-in » (carburant obtenu en convertissant une pléthore de types de biomasse en bio-huile similaire au pétrole brut, ndlr).

Dans les pays d’Europe du Nord, c’est une réalité depuis un certain temps. Rien ne change pour les moteurs à combustion interne actuels, aucune modification n’est nécessaire. Mais ces carburants, produits à partir d’énergies renouvelables, ne sont actuellement pratiquement pas distribués dans les pays méditerranéens.

– L’hydrogène, une utopie ? L’hydrogène est une technologie émergente et un autre « carburant » potentiel parfait pour réduire les émissions de carbone des bateaux. Mais une production industrielle sérieuse et cohérente d’hydrogène est si loin qu’elle reste un beau projet sans cohérence pratique. Sans oublier qu’il ne s’agit pas uniquement de carburant, le moteur à hydrogène est encore loin d’être produit en série.

– La propulsion électrique, oui mais… Les recherches dissipent certains mythes concernant la propulsion électrique. Par exemple, il indique qu’il est peu probable que les types de navires à faible utilisation équipés de systèmes électriques à batterie produisent une réduction des émissions de gaz à effet de serre par rapport au moteur à combustion interne. Aussi, concernant les batteries, il est important de noter que leurs performances diminuent avec le temps, quelle que soit leur utilisation. Avec un impact négatif, notamment sur les bateaux qui ont une longue durée de vie mais qui ne sont pas fréquemment utilisés. Ceux-ci nécessitent plusieurs remplacements de batterie au cours de leur durée de vie. Et les piles usagées sont une énorme source de pollution.

– Solution hybride, idéale. Le rapport fait un choix clair, la meilleure pour la décarbonation est la solution hybride, électrique/combustion interne, avec en plus l'utilisation de carburants renouvelables. Ils offrent le plus grand potentiel de réduction des émissions de carbone des bateaux dans certains scénarios, c'est-à-dire des bateaux utilisés pendant de plus longues périodes et sur de plus longues distances. En conséquence, la technologie hybride offre le plus grand potentiel de réduction des émissions pour les navires utilisés pour l’affrètement et d’autres environnements à forte utilisation.

Une navigation de plaisance plus propre, à quand les incitations ?

La recherche met en évidence un point sensible. Pourquoi n’y a-t-il aucune incitation pour la navigation de plaisance à parvenir à la décarbonation, comme c’est le cas dans d’autres secteurs, comme le secteur automobile ? La recette proposée est celle de crédits d'impôt en recherche et développement et d'investissements pour améliorer la densité des batteries électriques et de la recherche sur l'hydrogène applicable au milieu marin.