Peut-on construire des bateaux de course tout en préservant l'environnement ? Un début de réponse pourrait venir de l’exploitation du lin. C'est en tout cas ce qu'affirment les experts de l'Ifremer qui, en collaboration avec le laboratoire d'innovation MerConcept de François Gabart, ont réalisé une étude innovante sur l'utilisation de ce matériau dans la construction navale.
Une réduction de 20 à 25 % de l'empreinte carbone d'un bateau
Selon les analyses d'impact environnemental réalisées par les chercheurs, l'utilisation de ces matériaux alternatifs permettrait d'économiser de 20 à 25 % en émissions équivalentes de CO2 lors de la construction des bateaux. Ces résultats encourageants ont encouragé MerConcept à concrétiser ses ambitions éco-responsables. Après avoir réalisé avec succès des tests avec la société Erplast sur un Optimist, le laboratoire démarre la conception d'un bateau de course de classe Mini de 6,50 mètres, équipé d'une coque en fibre de lin.
C'est une bonne nouvelle, d'autant que la France est le premier producteur mondial de lin , avec environ 100 000 hectares cultivés. La France devance donc la Belgique, qui compte environ 16 000 hectares, et les Pays-Bas (avec 2 500 hectares). Aujourd'hui, 70 % de la production de lin est destinée à la confection de vêtements et de linge de maison.
Le système est également utilisé dans l'industrie automobile et aéronautique pour la conception d'isolants ou dans l'industrie de la papeterie pour le papier à cigarette ou pour la production de billets de banque. Elle pourrait également être utilisée dans l’industrie de la construction, sans compter que l’huile de lin est également utilisée dans les peintures et que ses graines sont comestibles. Un potentiel infini qui pourrait donc désormais également intéresser le secteur de la construction navale.